Lorca produit sa propre urée imprégnée
Le groupe mosellan vient de lancer sa propre production d’urée avec inhibiteur d’uréase pour être davantage autonome en matière d’engrais et réduire l’impact environnemental des apports d’azote.
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En projet depuis 2024, la production d’urée imprégnée avec un inhibiteur d’uréase (NBPT) vient d’être lancée par Lorca. Baptisé Lor’N46 (urée à 46 % d’azote), ce produit est, selon la coopérative, équivalent à du Nexen (Fertiline) qu’elle vendait jusqu’à présent. Le NBPT ralentit la transformation de l’urée en ion ammonium et permet de réduire les pertes par volatilisation ammoniacale.
Une technologie « accessible »
« Cela fait plus de dix ans que nous commercialisons de l’urée imprégnée, précise Morgane Pospiech, directrice du pôle agriculture du groupe Lorca. Forts de cette expérience et des bons résultats en rendement et en qualité, nous avons identifié un potentiel de développement significatif sur notre zone d’activité. »
Le groupe recherchait également une autonomie accrue en matière d’engrais. « L’urée reste l’engrais le plus facile à trouver au niveau mondial et plusieurs structures fournissent des inhibiteurs d’uréase. La technologie de l’urée imprégnée nous est apparue accessible. Il ne s’agit pas d’une production d’engrais de A à Z, mais de l’incorporation d’un composant (l’inhibiteur d’uréase) dans le produit (l’urée). Ce procédé pourrait être étendu à d’autres engrais à l’avenir. »
Des adhérents couverts dès l’an prochain
L’usine a été construite sur le site de sa filiale CMS (Compagnie mosellane de stockage) situé à Metz, en bordure de la Moselle et près de l’autoroute, et qui avait déjà connu une activité engrais par le passé. Les premiers essais de production ont eu lieu cet automne. Lorca vise 1 500 t de Lor’N46 pour 2025, 3 000 à 5 000 t en 2026 et 8 000 à 10 000 t en pleine capacité en 2027 ou 2028. « Les besoins de nos adhérents seront couverts dès l’an prochain et nous envisageons d’en proposer aux coopératives voisines via notre centrale d’achat Area dans trois à cinq ans. »
L’usine a été conçue comme un outil évolutif et modulable, capable de produire d’autres références à l’avenir. « La ligne d’imprégnation est compatible avec tous types de granulés : urée mais également ammonitrate, TSP (superphosphate triple). À ce jour, nous n’avons pas encore décidé quel autre produit pourrait être réalisé. Cela dépendra peut-être de l’évolution de la réglementation en matière d’environnement si demain elle nous pousse, par exemple, à intégrer des inhibiteurs dans les engrais phosphatés. »
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